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Le processus de création d'un vitrail

« L’art est pour susciter l’enthousiasme dans le travail, le travail est pour renaître. »

Adam Mickiewicz

Quel travail nécessite un vitrail ?

Le travail du verre a ceci de particulier qu’il commence par la création de la matière elle-même.
C’est par coïncidence que les hommes ont découvert comment ils pouvaient créer du verre.
Depuis l’antiquité ce savoir-faire, attesté en Egypte, a migré a travers la méditerranée. Mais le verre était jugé si précieux que les cité puissantes de la méditerranée en conservaient le monopole :
Rome, Byzance puis Venise.
Le travail du vitrail dépend donc déjà d’un premier travail, exigeant car passant par la maîtrise de l’art du feu pour atteindre la température de 1300°. Les romains utilisent le verre blanc et le plomb pour poser des « vitreries » dans leurs palais, c’est-à-dire des verrières composées de multiples morceaux de verre de tailles égales. C’est dire qu’il fallait un financement important rien que pour approvisionner en bois les fours où le verre était créé.

L’art du vitrail s’est développé dans un creuset singulier, celui de l’Eglise catholique. Comme s’il fallait cette forte motivation que donne la foi pour progresser dans un travail aussi exigeant, l’espérance de la vie éternelle pour innover dans ce domaine, et l’amour de Dieu comme du prochain pour donner des couleurs au verre antique. C’est ainsi que les vitraux, compositions de verres colorées, apparaissent dans les églises. La peinture à la grisaille est vraisemblablement inventée par un moine, si l’on en juge les textes de recettes légués par les monastères ; cette invention géniale qui permet de peindre des visages qui perdurent plus de huit siècles est un des fruit de la culture bénédictine « ora et Labora ».

Toujours aujourd’hui, la réalisation d’un vitrail dépend donc du travail de création du verre, et du travail de création du vitrail.

Quel est le prix d’un vitrail ?

Pour répondre à cette question, l’histoire du verre elle-même indique deux parties distinctes : le prix du verre et le prix de sa transformation en vitrail. Avec le verre, viennent les autres matériaux : plomb ou cuivre, étain, laiton pour l’encadrement. Mais c’est le verre qui fait l’essentiel du prix de la matière première que transformeront le vitrailliste.

Plus le vitrailliste travaille en finesse et détails, et plus la part de la matière première sera réduite dans le prix final du vitrail. Alors que je le questionnais sur ce rapport matière première – main d’œuvre, Hervé Loire me dit : « le coût du verre ce n’est jamais plus de 17 % du prix d’un vitrail. Je découvrais plus tard que dans ma manière de travailler, cette part est encore bien plus faible.