LE DESSIN
Mon parcours de dessinateur
L’artiste a le devoir de créer.
Il lui faut donc de « bons outils intérieurs », parmi lesquels une grosse imagination, un coup d’œil très précis, le sens des couleurs…Mais la main est celle qui rend visible sur le papier la vision intérieure.
J’ai fait des études de droit. Mon dessin a donc été formé par d’autres biais que les études d’art. Je pense que ma mère a une large part dans ma capacité actuelle à dessiner, puisqu’elle nous a tous fait dessiner, nous les sept enfants, dés notre plus tendre enfance. Or c’est dans les premières années que le développement du cerveau est le plus rapide, et j’ai donc pu, si j’empreinte au langage scientifique, « former des neurones » de dessinateur.
Cependant mon premier souvenir marquant hors du cadre familial me ramène à la classe de CP ; j’avais donc six ans. De retour de Nice, où mon Grand-père maternel m’avait fais dessiner des pieuvres, j’avais fait quelques spécimens de cet animal marin sur les pages de mes cahiers de classe. Mes camarades s’y intéressant, j’avais fourni des explications sur les tentacules, les yeux, les ventouses et les crochets…Un jour où la maîtresse nous donnait un cours de biologie, quel n’est pas mon émotion en l’entendant dire : « et bien Paul va maintenant venir au tableau nous dessiner une pieuvre ! »
Je me suis exécuté, et j’entends encore la voix d’un de mes camarades « et Paul, et les crochets ! ».
Cependant l’Education Nationale, déjà dans les années 90, ne mets guère en avant le dessin. Nous avions tout de même en sixième et quatrième (11 et 12 ans) des sujets qui permettaient de dessiner.
Mais bientôt « le cours d’art plastique » ne nous donna plus l’occasion que de faire des collages médiocres, que je résumerai par un sujet reçu en seconde (15 ans) « accumulation et dégradation »…
Je n’avais donc l’occasion de dessiner qu’en dehors, et sur les marges de mes cahiers. Lesquelles marges suffisaient à attirer l’attention de mes camarades et amis, dont les regards et les mots admiratifs m’ont permis de garder la conscience que j’avais reçu un talent en dessin.
Mes études de droit, à Paris, ont éclipsé ce précieux talent, dont je ne me doutais pas qu’il serait la source de toute ma vie professionnelle. Cinq ans d’éclipse…et un appel : à partir en année de Propédeutique pour discerner sur une possible vocation religieuse. Et c’est là, à la Maison saint Jean-Baptiste de Versailles que le talent enfoui est ressorti, pour décorer les murs du foyer.
Tant et si bien que le prêtre qui dirigeait ce Studium de Versailles me fit remarquer « Paul, tu as un talent d’artiste. Il faut que tu réfléchisses : comment est-ce que tu peux en faire profiter les autres… ? »
Depuis, créant et dessinant dans mon atelier, j’ai vu mon dessin s’améliorer considérablement.
Un changement très net s’est fait notamment à partir de 2016, c’est à dire 7 ans après avoir fondé mon atelier.
Cette année là est marquée par deux évènements : le dessin d’un saint Joseph artisan, destiné à la Charpente Courvilloise, et le voyage à Venise, pour les 40 ans de mariage de mes parents.
Le dessin de saint Joseph a été fait le 19 mars, avec un effort tout particulier, et à bénificié de la visite inopinée d’un de mes élèves du GRETA, un jeune qui venait d’une formation de charpentier avec les Compagnons du Tour de France. Une règle dans la main pour figurer la hâche, il a pu poser le temps que je fasse l’esquisse du futur vitrail.
Le voyage à Venise, grâce à mes parents qui ont offet à toute la famille, soit 16 adultes et enfants, une semaine complète à Venise, autour du 24 décembre, date de leur mariage. Là-bas, j’ai été plongé dans un tel raffinement artistique que cela m’a transformé ; je suis rentré à Chartres avec la résolution de travailler mon dessin coûte que coûte.
Or, à la fin de l’année qui suivie, en novembre 2017, je commençais un dessin d’une Vierge à l’Enfant. Ce dessin fut fait peu-à-peu, gratuitement puisque je n’avais pas de commande à la clé. Mais en juin 2018 j’eu l’occasion de le « placer » dans une commande qui m’était faite pour l’église de Saint-Hilaire-sur-Puiseaux, et dont le thème était précisément celui de mon dessin.
Je ne savais pas alors que ce thème, aussi touchant qu’exigeant, reviendrait six fois en deux années. Les vitraux qui en sont issus sont mes préférés, ce sont mes chefs-d’œuvre.